Hello toi ! Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit de sujet “sérieux” sur le blog avec une idée reçue sur la santé. Je me devais de faire cet article afin de répondre aux questions que l’on me pose toujours à propos du soja et sur le fait de savoir pourquoi je consomme […]
19 mai 2020
Hello toi ! Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit de sujet “sérieux” sur le blog avec une idée reçue sur la santé. Je me devais de faire cet article afin de répondre aux questions que l’on me pose toujours à propos du soja et sur le fait de savoir pourquoi je consomme du tofu, moi qui prône une alimentation saine et éthique ? Je vais essayer de répondre à chaque argument que j’entends souvent contre le soja, en mettant le lien des études scientifiques (les plus récentes) qui répondent à ces derniers, ainsi que la conclusion de celles-ci traduite en français, le site étant anglophone. Je précise qu’il est important de regarder la source, l’auteur ou l’association qui est à l’initiative de cette étude, car beaucoup d’études qu’on m’envoyait pour me contredire dans mes propos, étaient financées ou promues par des lobbys industriels du lait ou de la viande… Pour qu’un argument soit crédible, il est important d’avoir des études objectives, sans conflit d’intérêt ni d’enjeux financiers derrière (comme je l’explique dans cet article et épisode). Pensez-vous sincèrement que les changements alimentaires, la diminution de consommation de produits laitiers et de viande étaient bienvenus chez ces industriels empiriques ? Qu’ils ont sauté de joie lorsque le soja s’est avéré être une des premières alternatives proposées pour leurs produits ? Il faut vraiment penser à tout lorsqu’on lit sur un sujet et d’autant plus lorsqu’on touche de près ou de loin aux grandes industries qui dirigent cette société (agro-alimentaire, pharmaceutique, pétrolière etc…). Bref, entrons dans le vif du sujet si vous le voulez bien !
Les isoflavones sont des flavonoïdes (composés présents dans les fleurs, les plantes, les fruits), eux-mêmes sous-classe des polyphénols, connus pour leur activité anti-oxydante. Les isoflavones présentent une similitude, sans pour autant être identiques, avec le 17-bêta-oestradiol, qui est la principale hormone féminine, c’est ainsi qu’elles ont été surnommées “phytoestrogènes”. Les isoflavones (végétales) sont bien distinctes de nos œstrogènes (animales) tant d’un point de vue biologique au niveau des récepteurs Alpha et Bêta que de leurs effets sur le corps humain. Les isoflavones peuvent se lier aux récepteurs d’œstrogènes humains et activer l’expression des gènes dans la cellule, bien qu’ils soient considérés comme moins puissants que les œstrogènes humains, en raison de leur plus faible affinité de liaison pour le récepteur. Les isoflavones du soja se lient de préférence à un type de récepteur d’œstrogène (ER-β), et sont donc connues sous le nom de modulateurs sélectifs des récepteurs d’œstrogènes (SERMS). Elles vont donc soit agir comme des œstrogènes “pro-œstrogène” s’il n’y en a pas assez, soit avoir l’effet inverse “anti-œstrogène” s’il y en a trop. Elles vont donc avoir un effet équilibrant naturellement.
Isoflavones, oestrogènes et cancer du sein : “Le type de cancer du sein le plus courant est œstrogène-dépendant, et les effets anti-œstrogènes des isoflavones sont connus. La présente revue se concentre sur les caractéristiques du lait de soja fermenté à l’aide de probiotiques, sur une étude épidémiologique examinant l’incidence du cancer du sein et de la consommation d’isoflavones de soja, et sur une étude non clinique examinant la prévention du cancer du sein à l’aide de la boisson au lait de soja fermenté.” Lien de l’étude ici.
Isoflavones et cancer du sein ou thyroïdien : “Les études humaines disponibles n’indiquent pas qu’une exposition aux isoflavones telle que rapportée dans la population asiatique étudiée de manière approfondie ou telle qu’étudiée dans les études cliniques (c’est-à-dire environ 100 mg/jour) influence négativement le risque de cancer du sein ou le système hormonal thyroïdien chez les femmes en bonne santé. Toutefois, le SKLM souligne qu’une attention particulière doit être accordée aux groupes à risque. Ceux-ci comprennent les personnes souffrant d’une carence en iode (en particulier pendant la grossesse), d’hypothyroïdie (subclinique) et/ou de dysfonctionnement (congénital) de la thyroïde ainsi que les femmes ayant un cancer du sein ou ayant des antécédents de cancer du sein. Par mesure de précaution, le SKLM recommande à ces groupes à risque de s’abstenir de prendre des suppléments contenant des isoflavones. En guise de conseil pragmatique pour ces groupes, le SKLM recommande également que l’apport alimentaire d’isoflavones par la consommation d’aliments à base de soja ne dépasse pas l’apport médian dans les pays asiatiques d’environ 50 mg/jour considéré comme sûr.” Lien de l’étude ici.
Isoflavones et thyroïde : “La génistéine est l’un des nombreux phytoestrogènes isoflavoniques connus que l’on trouve dans un certain nombre de plantes, le soja et les produits à base de soja étant la principale source alimentaire. L’objectif de l’étude est d’évaluer si la génistéine est capable d’exercer une action antinéoplasique sur les cellules primaires du cancer papillaire de la thyroïde (CPT) chez l’homme. Les tissus thyroïdiens ont été traités avec de la génistéine. La viabilité des cellules, leur prolifération, les dommages primaires de l’ADN et les dommages chromosomiques ont été évalués. Un effet antiprolifératif a été induit par les plus fortes doses de génistéine, et cet effet a été renforcé de manière synergique par le traitement avec le médicament antinéoplasique sorafenib. Le test de la comète n’a montré aucun effet génotoxique en termes de dommages primaires à l’ADN à tous les moments (4 et 24 h) et à toutes les doses testées. Une réduction des dommages primaires de l’ADN induits par le peroxyde d’hydrogène dans les thyrocytes primaires des cellules CTP prétraitées avec de la génistéine a été observée. Les données suggèrent que la génistéine exerce une action antinéoplastique, n’induit pas d’effets génotoxiques tout en réduisant les dommages à l’ADN induits par l’oxydation dans les thyrocytes primaires des cellules CTP, ce qui justifie son utilisation éventuelle dans une intervention thérapeutique.” Lien de l’étude ici.
Soja et thyroïde, méta-analyse : “Les aliments à base de soja ont joué un rôle alimentaire important dans les pays asiatiques pendant des siècles et, ces dernières années, ils sont devenus de plus en plus populaires dans les pays occidentaux en raison des bienfaits qu’ils présentent pour la santé. Néanmoins, on craint que le soja n’ait un effet négatif sur la fonction thyroïdienne et ne modifie les niveaux d’hormones thyroïdiennes. L’objectif de cette étude systématique était d’étudier le lien entre la consommation de soja ou de produits à base de soja et la fonction thyroïdienne par la mesure des niveaux d’hormones thyroïdiennes. Une revue systématique et une méta-analyse ont été entreprises sur tous les essais contrôlés randomisés des études incluant le soja comme intervention et où la triiodothyronine libre (fT3), la thyroxine libre (fT4) et l’hormone thyréostimulante (TSH) ont été mesurées. La recherche a inclus PubMed, MEDLINE, EMBASE, Cochrane et les sources de la littérature grise. La synthèse des données quantitatives a été effectuée à l’aide d’un modèle à effets aléatoires, avec une différence moyenne standardisée (SMD) et un intervalle de confiance de 95% comme statistiques de synthèse. Au total, 18 articles ont pu être passés en revue. La méta-analyse n’a montré aucun changement significatif du fT3, du fT4 alors qu’une élévation des niveaux de TSH a été observée avec une supplémentation en soja. Il n’y avait aucune preuve de biais de publication. La supplémentation en soja n’a aucun effet sur les hormones thyroïdiennes et n’augmente que très modestement les niveaux de TSH, la signification clinique, si elle existe, de l’augmentation de la TSH n’est pas claire.” Lien de l’étude ici.
Soja non fermenté et cancer du pancréas : “Parmi les aliments à base de soja, la consommation de soja non fermenté a montré une association positive statistiquement significative avec le cancer du pancréas, alors que la consommation de soja fermenté n’a montré aucune association. Une consommation plus importante d’aliments à base de soja non fermenté, pourrait augmenter le risque de cancer du pancréas. Cette étude est la première à faire état d’une association entre la consommation de divers aliments à base de soja et le risque de cancer du pancréas. D’autres études sont nécessaires pour confirmer nos conclusions.” Lien de l’étude ici.
Isoflavone du soja et hormones masculines : “Aucun effet significatif de la consommation de protéines ou d’isoflavones de soja sur le T, le SHBG, le T libre ou le FAI n’a été détecté, quel que soit le modèle statistique. Les résultats de cette méta-analyse suggèrent que ni les aliments à base de soja ni les suppléments d’isoflavones ne modifient les mesures des concentrations de T biodisponible chez les hommes.” Lien de l’étude ici.
Bienfaits des isoflavones et du soja sur le cancer de la prostate, méta-analyse : “Le cancer de la prostate (PCa) est le deuxième cancer le plus souvent diagnostiqué chez les hommes, représentant 15 % de tous les cancers chez les hommes dans le monde. Les populations asiatiques consomment des aliments à base de soja dans le cadre d’un régime alimentaire régulier, ce qui pourrait contribuer à la diminution de l’incidence du PCa observée dans ces pays. Cette méta-analyse fournit une analyse complète et actualisée qui s’appuie sur des méta-analyses publiées précédemment, démontrant que les aliments à base de soja et leurs isoflavones (génistéine et daidzéine) sont associés à un risque moindre de cancérogenèse de la prostate. Trente articles ont été inclus pour l’analyse des impacts potentiels de la consommation d’aliments à base de soja, de la consommation d’isoflavones et des niveaux d’isoflavones en circulation, sur le PCa primaire et avancé. Les consommations totales de soja, de génistéine, de daidzéine et de soja non fermenté ont été associées de manière significative à un risque réduit de PCa. La consommation d’aliments à base de soja fermenté, la consommation totale d’isoflavones et les isoflavones circulantes n’ont pas été associées à un risque de PCa. Ni la consommation de soja ni les isoflavones en circulation n’ont été associées à un risque avancé de PCa, bien que très peu d’études existent actuellement pour examiner les associations potentielles. Ensemble, ces preuves issues d’études d’observation montrent une association statistiquement significative entre la consommation de soja et la diminution du risque de PCa. D’autres études sont nécessaires pour soutenir la consommation de soja en tant qu’approche alimentaire prophylactique visant à réduire la cancérogenèse du PCa.” Lien de l’étude ici.
Bienfaits des isoflavones sur la santé intestinale : “Les isoflavones de soja influencent plusieurs aspects clés de la santé gastro-intestinale : elles améliorent la sécrétion intestinale basale, atténuent l’inflammation, limitent les dommages morphologiques intestinaux et améliorent la fonction de la barrière épithéliale dans plusieurs modèles murins de maladies gastro-intestinales cliniquement pertinentes.” Lien de l’étude ici.
Bienfaits des isoflavones du soja sur le cancer de l’estomac : “Une consommation plus importante d’aliments à base de soja non fermenté a été associée de manière significative à un risque plus faible de cancer de l’estomac, alors qu’il n’y avait pas d’association significative entre la consommation d’aliments à base de soja fermenté et un risque de cancer de l’estomac. Ces résultats suggèrent qu’une consommation élevée d’isoflavones de soja, principalement des aliments de soja non fermentés, a un effet protecteur contre le cancer de l’estomac.” Lien de l’étude ici.
Conclusion : Le soja et ses isoflavones ne sont donc pas toxiques, ou des perturbateurs endocriniens favorisant les problèmes de cancer hormonaux ou de thyroïde et sont même bénéfiques pour plein de choses, notamment la protection de la sphère intestinale et gastrique. En cas de carence en iode, le soja (s’il est consommé cru uniquement), est un aliment goitrogène, tout comme la patate douce, les radis, certains choux, le millet et j’en passe. S’il est consommé sous ses formes traditionnelles (voir plus bas) alors non il n’est pas goitrogène, et d’autant plus s’il n’y a pas de carence en iode (ou que cette dernière est rééquilibrée via une supplémentation si besoin). Pour des personnes ayant déjà une pathologie affectant le pancréas ou à risque, ou une hypothyroïdie prononcée, alors la consommation de soja devra être encore plus modérée par précaution et uniquement du soja fermenté cette fois. Concernant les rares études qui ont montré un lien entre la consommation de lait de soja et le dysfonctionnement hormonal masculin, il s’agissait de cas avec une consommation excessive de soja (3 litres de lait de soja par jour).
Et pour les enfants ? Pour les nourrissons, la réponse est évidente : ils doivent boire uniquement du lait maternel, ou à défaut du lait de chèvre bio prévu spécialement pour eux car un nourrisson a des besoins que les laits végétaux ne peuvent absolument pas combler (sauf avec des tonnes d’additifs et des nutriments de synthèse…). Pour les plus grands, c’est le même principe que pour un adulte : la consommation doit être modérée tout simplement et évitez de donner systématiquement du lait ou du yaourt de soja alors qu’il y a tellement d’alternatives pour éviter les excès (voir plus bas dans la conclusion). En effet, une surconsommation dès le plus jeune âge ainsi qu’à l’âge adulte est associé à un risque accru de fibromes utérins chez les femmes préménopausées (étude juste ici).
Et en cas de grossesse ? Vu les raisons détaillées précédemment, il n’y a pas de raison pour qu’une consommation modérée et qualitative de soja soit néfaste pour les femmes enceintes. Au contraire, les isoflavones ont un impact positif en protégeant le foetus contre les maladies cardiovasculaires (étude ici). Encore une fois, les enfants ou les futures mamans risquent d’avantage de problèmes endocriniens avec les quantités d’oestrogènes d’origine animale contenus dans les viandes et les produits laitiers (étude ici et article sur ce sujet) qu’avec les isoflavones végétales du soja.
Les saponines sont des composés chimiques présents dans de nombreuses herbes, graines mais également de nombreux légumes. Elles possèdent de nombreux bienfaits notamment la diminution des lipides sanguins, la réduction des risques de cancer et la diminution de l’hyperglycémie :
” Les saponines ont un effet de réduction du cholestérol plasmatique chez l’homme et sont importantes pour réduire le risque de nombreuses maladies chroniques. De plus, elles ont montré de forts effets cytotoxiques contre les lignées de cellules cancéreuses. Toutefois, des études épidémiologiques et cliniques supplémentaires sont nécessaires pour valider correctement ces activités de promotion de la santé. La transformation et la cuisson favorisent la perte de saponines dans les aliments. L’effet du trempage, de la germination et de la cuisson sur la stabilité et la biodisponibilité des saponines dans les légumineuses est un domaine important qui devrait être étudié de manière approfondie pour obtenir des avantages souhaitables pour la santé. Dans le présent examen, les structures, le contenu et les avantages pour la santé des saponines présentes dans les légumineuses sont examinés. En outre, l’effet de la transformation (des légumineuses) sur les saponines est également mis en évidence.” Lien de l’étude ici.
“Les légumineuses sont une source de macro- et de micronutriments favorables à la santé, mais elles contiennent également de nombreux produits phytochimiques ayant des activités biologiques utiles, comme les saponines par exemple. Des études épidémiologiques suggèrent que les saponines pourraient jouer un rôle dans la protection contre le cancer et être bénéfiques pour la santé humaine en réduisant le cholestérol. Elles pourraient donc représenter de bons candidats pour les aliments fonctionnels spécialisés. Cette étude montre que les principaux métabolites systémiques de la soja saponine sont absorbés par l’intestin et qu’ils sont biodisponibles dans le plasma principalement sous forme de conjugués de sapogénol. Le métabolisme et la biodisponibilité des molécules biologiquement actives représentent des informations clés nécessaires au développement efficace d’aliments fonctionnels.” Lien de l’étude ici.
“La saponine présente un potentiel élevé avec une diversité structurelle et inhibe les complications du diabète tout en réduisant l’hyperglycémie par différents mécanismes, ce qui permet d’améliorer la thérapie existante et de développer de nouveaux agents médicinaux pour guérir le diabète. Les saponines ont des avantages thérapeutiques potentiels et sont théorisées comme un médicament alternatif pour diminuer le taux de glucose sérique chez le patient souffrant de diabète.” Lien de l’étude ici.
Conclusion : Comme toute substance, tout aliment, toute chose, un excès sera néfaste. De manière générale, il est important de bien faire tremper ses légumineuses pour éviter l’excès de saponines (en plus de l’acide phytique), de bien les rincer et de veiller à les cuire suffisamment car en effet il est prouvé (ici) que le trempage et le blanchiment permet de réduire la concentration de saponines. Encore une fois, tout est une question de quantité !
Je lis souvent des propos complètement contradictoires venant de personnes qui veulent décrédibiliser le soja en prenant comme argument : “le soja est une catastrophe pour la Planète”. Ce qui me fait sourire c’est que ce genre de phrase vient très souvent de personnes qui consomment toujours de la viande, poisson, produits laitiers et j’en passe. Je précise que chacun fait ce qu’il souhaite car chaque personne possède ses propres prises de conscience sur l’environnement ou le bien-être animal. Ce que je déplore, c’est que pour justifier leur consommation régulière de produits animaux ils sortent la carte environnementale pour critiquer les personnes ayant fait des choix différents des leurs.
Ai-je vraiment besoin de préciser que l’impact écologique est beaucoup plus important avec la consommation de viande, poisson, et produits laitiers ? Combien de tonnes d’eau pour l’élevage intensif de ces animaux ? Combien de tonnes de céréales (souvent OGM en plus) pour les nourrir ? Alors que des millions d’êtres-humains meurent de faim et n’ont pas de quoi boire pour se maintenir en vie ? Donc non, il faut arrêter avec cet argument absolument pas valable sur le fait que le soja est une catastrophe planétaire. Si vous achetez des produits à base de soja sans OGM, local, bio, venant d’une culture responsable et que vous en consommez raisonnablement, alors non vous n’êtes pas un destructeur écologique à cause de votre consommation de soja.
Savez-vous réellement à quel moment le soja est-il mauvais pour l’environnement ? Tout simplement lorsqu’on en cultive des tonnes et des tonnes pour nourrir les animaux : il faut 800 gr de soja pour produire 1 kg de poulet par exemple. C’est ainsi qu’on l’importe d’Amérique du Sud (impact du transport déjà, en plus de l’eau utilisée et des hectares déforestés pour répondre à cette demande) pour l’élevage intensif. Ce n’est pas la consommation humaine de soja qui dérange et provoque cette culture intensive mais la consommation de soja par les animaux élevés pour leur chair ou leur lait.
La première question à se poser concerne la qualité du soja consommée encore une fois : est-il bio, sans OGM, local ? Un soja rempli de traitements chimiques, modifié génétiquement et avec une provenance douteuse ne peut pas être un aliment sain évidemment.
La deuxième question à se poser concerne votre propre terrain. Le soja est un aliment allergène comme la pomme ou le kiwi par exemple. Va t-on dénigrer la pomme et le kiwi en les rendant diaboliques parce que nous y sommes allergiques ? Ça serait vraiment illogique, et on devrait en faire autant avec le soja. Il est tout à fait possible que votre système intestinal, votre microbiote, et votre système immunitaire soient perturbés et en difficulté pour des raisons plus profondes. Ce qui peut mener à des intolérances alimentaires ainsi que des allergies, pouvant impacter par la suite sur votre santé générale car le système immunitaire reste en alerte permanente, l’inflammation digestive ne diminue pas et donc cela provoque des symptômes différents selon les personnes (digestifs, hormonaux, psychiques etc…). S’il y a une allergie ou une intolérance au soja (qui se détecte avec des analyses précises comme celles du laboratoire Barbier ou encore Zamaria sur Paris), alors oui il est inutile de continuer d’en consommer tant que le problème de terrain ne sera pas résolu, mais il est également inutile de mettre la faute sur le soja alors que la cause n’a rien à voir avec lui (cf. mon article sur la cause des maladies).
Parce que selon moi, les études scientifiques ne suffisent pas à dire qu’une chose est mauvaise ou bonne pour la santé. Un facteur fondamental pour s’assurer que telle ou telle pratique est positive ou néfaste est de regarder tout simplement notre histoire et nos expériences. Les femmes asiatiques, consommant régulièrement des produits à base de soja depuis leur enfance (donc avant la puberté) présentent des taux de cancer du sein bien inférieurs aux femmes occidentales. C’est pourquoi, cela me semble complètement fou de penser qu’un aliment consommé depuis des millénaires dans une grande partie du Monde sans aucun soucis, fasse autant de polémique aujourd’hui.
Que l’on ai des expressions génétiques différentes pas de soucis. Que l’on produise des enzymes digestives en plus ou moins grande quantité selon nos habitudes alimentaires, et qui nous permettent de mieux digérer tel ou tel aliment selon notre zone géographique, ça oui, je suis parfaitement d’accord car c’est un processus d’adaptation naturel du corps. C’est le cas notamment des phénotypes associés à la digestion du lactose, certaines populations le digèrent beaucoup mieux que d’autres. Tout comme le lactose, il est possible que le soja soit mieux digéré dans certains pays que d’autres. Dire en revanche que chez les occidentaux, le soja agirait comme un perturbateur endocrinien (on va bien au delà de la simple digestion de l’aliment là), mais que chez la population asiatique il serait bénéfique car c’est “dans leur gènes”, alors la tout de suite j’y crois nettement moins et c’est mon avis. Comme je le dis, ce n’est pas parce que nous ne sommes ni médecins ni chercheurs que nous n’avons pas le droit de réfléchir sur un sujet et d’avoir un opinion différent en faisant appel à notre “bon sens”. Les femmes asiatiques ont le même système hormonal que les femmes occidentales, et je ne vois pas pour quelle raison nos récepteurs d’oestrogènes fonctionneraient totalement différemment de ceux des femmes asiatiques.
Il n’y a donc aucune raison de diaboliser le soja non OGM qui, au contraire, possède de nombreux bienfaits et s’avère être une très bonne alternative à la viande. En effet, il a la même utilisation protéique nette que la viande, c’est à dire que l’organisme assimilera autant la protéine du soja que celle de la viande et ce, sans carence d’acide aminé essentiel car c’est une protéine complète ! Les produits à base de soja sont également une source de zinc, de calcium, de potassium, de magnésium, d’acide alpha-linolénique (ALA), de folate, de fer biodisponible et de fibres prébiotiques, en plus d’être pauvres en graisses saturées (souvent en excès dans une alimentation classique avec viande, poisson, produits laitiers).
Certains avancent que le tofu serait néfaste (le tofu est fabriqué avec du lait de soja caillé) mais des études récentes (ici, et ici par exemple) montrent encore les bienfaits du tofu. D’autant plus qu’il est consommé depuis des siècles en Asie, sans aucun problème, qu’il soit sous forme fermentée ou non et que beaucoup d’études sur le soja sont basées sur la consommation de produits à base de soja, dont le tofu.
Une étude de 2020 énumère les micro-nutriments contenu dans le tofu : ” Les éléments essentiels (Na, K, Mg, Ca, Mn, Zn, Fe, Cu, Mo, Co) ont été déterminés dans 130 échantillons de tofu. La teneur en éléments la plus élevée a été trouvée dans le tofu aromatisé ; les plus notables étaient le Na (2519 mg/kg de poids humide) et le Fe (19,5 mg/kg de poids humide). La consommation de 200 g/jour de tofu aromatisé par des adultes signifierait une contribution élevée de Cu (46,9 % de femmes, 38,1 % d’hommes), de Fe (55,7 % de femmes, 65,0 % d’hommes) et de Na (25,2 % d’adultes) à son AS (apports adéquats) fixé par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments). Le tofu naturel représenterait une contribution remarquable en Mn (50 % des adultes) à l’AS. Le tofu pourrait être une source importante d’éléments essentiels tels que Mg, Mn, Na, Cu et Fe.”
Il est important de veiller à acheter du soja de qualité, bio, local, sans OGM et surtout d’en consommer avec modération afin d’éviter les problèmes environnementaux et sanitaires, comme tout autre aliment, l’excès fait le poison. Il est préférable de consommer le soja sous forme traditionnelle c’est à dire en tofu, tempeh, miso, sauce tamari (sauce soja fermenté 100%), edamame bien trempés etc. et de limiter les produits type lait ou yaourt de soja pouvant augmenter trop rapidement la consommation de soja dans la journée et n’étant pas forcément de qualité. En Asie, ils consomment le lait de soja fermenté et les yaourts de soja fermentés également ce qui ne ressemble en rien aux produits que l’on trouve dans les supermarchés occidentaux, car la fermentation joue énormément dans la qualité d’un aliment et ses bienfaits pour la santé. Privilégiez les yaourts de coco fermentés, ou yaourts de soja faits maison avec du lait de soja fermenté dans ce cas. Pour le lait végétal vous avez un large choix qui s’offre à vous avec toutes les alternatives que nous avons aujourd’hui : noisettes (mon favoris), amandes, souchet, avoine, épeautre, chanvre, quinoa etc… (si tu veux une recette hyper simple et rapide pour faire ton lait végétal maison sans filtre clique ici).
Personnellement je consomme le soja majoritairement sous forme de tofu / tofu lactofermenté à raison de 1 à 2 portions par jour. Mes chouchous se trouvent en magasin bio, de la marque Taifun, avec un coup de coeur pour le “tofu à la japonaise”, “tofu fumé aux amandes” et les saucisses “fumesse” et “grill sausages” ! Pour les produits à base de tofu lactofermenté c’est la marque spécialisée Sojami que j’aime beaucoup ! Je n’ai aucun lien avec eux mais on me demande souvent ce que j’utilise donc voici mes incontournables.
J’ai réalisé cette vidéo avec mes 5 tofus favoris et leurs utilisations en cuisine 🙂
J’espère que cet article vous aura permis d’y voir plus clair, et ça vous permettra également de conserver votre énergie au lieu de la perdre inutilement dans des débats sans fin 😉 Bien évidemment je n’ai pas pu mettre toutes les études sur le sujet mais vous avez la possibilité de les consulter sur le site de PubMed ici en prenant soin de vérifier toujours la source ! Vous avez pleinement le droit d’être en désaccord même après cet article, tout comme j’ai pleinement le droit de ne pas être en accord avec ceux qui sont contre le soja. C’est la beauté de la liberté de pensée, l’essentiel est de respecter l’avis de l’autre tant que celui-ci nous respecte également 🙂
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Bonjour,
Tout d’abord un grand merci pour cet article! Très détaillé, complet et fluide.
Je me rends compte que ma consommation de soja est assez excessive (prenant yaourt de soja, edamame, tofu/tempeh pratiquement tous les jours) et ayant des soucis d’hypothyroïdie, j’ai peut-être un lien entre les deux. Je vais donc consulter un peu plus pour approfondir ce sujet mais cela me rassure que je n’ai pas à diaboliser le soja sous toutes ses formes.
Bonne continuation et merci encore pour cet article.
Bonjour, merci c’est avec grand plaisir 🙂 Et merci beaucoup pour votre retour ! Oui en effet il ne faut pas tomber dans l’excès et d’autant plus lorsqu’on a une hypothyroïdie comme cela a été mentionné 😉
Très beau travail de recherche bravo. En tant que futur naturopathe je ne peux que valider. Bravo, j’ai plaisir à vous suivre régulièrement.
Aurélie
Merci beaucoup ! Cela me fait énormément plaisir 🙂
Bonjour,
un article très intéressant merci pour votre travail.
J’ai ma fille qui est allergique à la protéine de lait de vache, et du coup allergie croisé avec le lait de chèvre.
actuellement toujours allergique et n’ayant pas d’autres alternative, elle consomme uniquement des laits végétaux et notamment le lait de soja.
Du coup j’ai peur et je ne sais pas si je suis dans l’excès ou non.
est ce qu’il y aura une quelconque incidence sur sa santé ou sur son développement?
Merci pour votre travail c’est génial
Bonjour Wafa, merci beaucoup pour votre retour ???? Je ne sais pas quel âge elle a, mais je vous invite à lire mon article sur la cause des troubles digestifs peu connue. Aucun lait végétal n’aura les mêmes nutriments qu’un lait maternel ou un lait de chèvre par exemple, donc si elle est en bas âge il faudra faire des analyses régulièrement et bien prendre des boissons enrichies en calcium et sans sucre ajouté en évitant le lait de soja quotidiennement. Par contre en tofu dans les repas aucun soucis 1x par jour environ pas de soucis ???? Si elle est plus grande (ado/pré-ado) idem faire des analyses mais le lait n’étant plus un aliment important il n’est pas nécessaire de le remplacer par du lait de soja quotidiennement car ses repas devraient lui apporter tous ses nutriments (contrairement aux nourrissons)