Comment faire face aux multiples divergences dans la nutrition ? Fiabilité des preuves, jugement biaisé, recherche du buzz…

Hello, aujourd’hui je vous retrouve avec un épisode qui m’a été demandé, concernant les divergences et multiples contradictions dans le domaine de la nutrition et la santé. Ce problème existait déjà avant, notamment avec les livres, mais il a pris une ampleur considérable avec l’apparition des blogs et réseaux sociaux car désormais, tout le monde peut dire tout et son contraire, et on finit par se retrouver inondé d’informations différentes. Je vous ai mis les points abordés principaux ci-dessous, mais tout est détaillé dans l’épisode.

Je vous souhaite une agréable écoute 💛

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Voici les points abordés dans cet épisode :

1. Les 2 camps principaux dans les multiples divergences nutritionnelles et comment les reconnaître (point détaillé dans l’épisode) :

Les laxistes :

Danger -> désinformation, minimise ou occultent l’impact de certains aliments sur la santé, tendance à privilégier la quantité et non la qualité, sous-estime la vision globale d’une personne en se focalisant que sur son assiette + mènent à des troubles de santé divers

Les extrémistes :

Danger -> désinformation, charge mentale, culpabilité, carences, TCA + mènent à des troubles de santé divers

 

2. Les études scientifiques, toujours fiables ? Pas toujours, surtout si on a tendance à :

– Prendre des études anciennes qui ne sont plus d’actualité (pour diverses raisons), alors que des études plus poussées et plus récentes sont sorties depuis et disent tout autre chose

– Prendre des études menées par des organismes financés et soutenus par des laboratoires pharmaceutiques, et lobbies industriels

– Prendre des études réalisées par des chercheurs travaillant pour ces laboratoires pharmaceutiques et industries agro-alimentaires, ou qui reçoivent des subventions financières de leur part

– Prendre une étude seule qui dit “A” alors que plusieurs études et méta-analyses disent “B”

 

3. Ces mêmes études, même si elles sont fiables, peuvent être mal interprétées ou pire, occultées pour que cela corresponde à notre propre avis, à cause de 2 biais cognitifs :

• le biais de croyance : il consiste à se fier à nos croyances pour établir une conclusion ou un jugement, en fonction de ce que l’on désire et que l’on souhaite être la vérité au lieu de prendre en compte l’évidence, la rationalité et la réalité.
• le biais de confirmation : il consiste à sélectionner uniquement les informations qui confirment des croyances ou des idées préexistantes.

Dans The Little Book of Stupidity, Sia Mohajer écrit :

« Le biais de confirmation est tellement ancré dans votre développement et votre réalité que vous ne vous rendez probablement pas compte de sa présence. Nous recherchons des éléments qui confirmeront nos croyances et nos opinions sur le monde mais excluons ceux qui viennent les contredire… Dans le but de simplifier le monde et de le rendre conformes à nos attentes, nous avons eu la grâce de recevoir les biais cognitifs.

Accepter l’information qui confirme nos idées est facile et demande peu d’énergie. En essayant d’économiser de l’énergie, notre esprit va rechercher l’information de telle sorte que notre interprétation de la preuve sera biaisée. »

“L’être humain est le meilleur pour interpréter toute nouvelle information de façon à ce que ses conclusions précédentes restent inchangées.” 

Warren Buffett

 

4. Se baser uniquement sur les études scientifiques modernes pour fonder ses propos en matière de nutrition n’est pas une bonne chose  :

Bien-sûr que c’est important d’avoir des preuves pour étayer ses propos et ne pas dire n’importe quoi, mais comme on vient de le dire, les preuves scientifiques peuvent être biaisées, subjectives, et ne peuvent pas tout expliquer non plus, surtout concernant des habitudes nouvelles ou des aliments nouveaux (modification génétique etc…) avec lesquels nous avons très peu de recul.

Nous sommes dans une société basée sur l’idolâtrie des scientifiques modernes (et occidentaux) aux blouses blanches, où seuls eux auraient une légitimité dans les discours concernant la santé. En revanche, on accorde aucun crédit au savoir et coutumes des anciens, aux scientifiques des pays orientaux, aux médecines ancestrales venant des pays des 4 coins du Monde malgré qu’ils accumulent des connaissances sur la santé depuis bien avant l’arrivée de la médecine moderne. 

On revient toujours au même problème, c’est soit l’un soit l’autre. Soit on est pro médecine moderne et anti savoirs ancestraux, ou inversement. Nier les progrès de la médecine pour certains domaines est tout aussi aberrant que de nier le savoir précieux de multiples peuples et médecines ancestrales. On suit aveuglément un dogme ou une pensée scientifique, et on ne fait plus appel au bon sens et à l’intuition. Depuis la nuit des temps l’Homme mange, mais depuis le siècle dernier, se nourrir est devenu une véritable mission pour laquelle il faut BAC +50 pour s’y retrouver. L’homme moderne se croit plus intelligent que nos ancêtres et pense savoir mieux qu’eux, alors qu’il a encore beaucoup à apprendre de ces derniers. Dans l’épisode je développe cette partie et je parle notamment des précieux enseignements des Blues Zones, ou encore des limites du régime paléo dont les dernières avancées archéologiques viennent contredire ses fondements, notamment avec la découverte du site Göbekli Tepe, qui a prouvé que les chasseurs-cueilleurs ne se contentaient pas de chasser et de cueillir, et que l’agriculture existait bien avant la période qu’on pensait.

 

Liste non exhaustive des “red flags” qui doivent vous alerter, et vous faire prendre conscience que le discours que vous entendez ou lisez, n’est pas si bon pour vous et votre santé :

• on parle de suppression et d’éviction totale d’un aliment ou d’une catégorie d’aliment (malgré qu’il soit naturel)

• on tient un discours culpabilisant et moralisateur

• on vous fait comprendre que c’est soit tout soit rien, qu’il n’y a pas de juste milieu et qu’aucun écart est possible

• vous avez déjà mis en place les conseils et vous voyez apparaître des troubles du comportement alimentaire (boulimie, hyperphagie, anorexie, orthorexie), un mal-être psychique ou physique (ou alors ça aggrave les symptômes déjà existants, ou ça ne les supprime pas malgré qu’on vous ai dis que c’était la seule façon d’être en meilleure santé)

• on cherche à vous imposer un point de vue sans vous laisser la possibilité de vérifier les sources par vous même pour vous faire votre propre avis
• on pointe du doigt en permanence ce que les autres disent ou font, sans vous apporter de réponses et solutions concrètes pour vous aider à manger sainement (discours souvent méprisant et condescendant, qui vise directement ou indirectement un autre discours)
• la personne a un conflit d’intérêt (exemple d’une personne qui vous dit qu’il faut absolument supprimer les céréales et légumineuses pour être en bonne santé et qui tient une boutique de produits sans céréales et légumineuses…)
• la personne met ses convictions personnelles ou croyances personnelles en avant, et n’apporte aucune preuve réelle pour fonder son discours
• on tient un discours qui minimise l’impact sur la santé de la consommation quotidienne d’aliments transformés ou modifiés, en vous disant que la seule chose qui compte c’est de ne pas dépasser le quota calorique
• on rejette la vision globale des individus en associant la santé à un nombre de calories et à l’activité physique uniquement (exemple : “la seule façon de perdre du poids c’est avec un déficit calorique, le reste c’est que des fausses excuses”)