Les caséines bêta A1 et A2 sont souvent sujettes à débat. À la lumière des recherches les plus récentes, je vous propose de faire le point sur les mythes entourant ces protéines laitières. Nous allons voir ensemble les différences entre les caséines bêta A1 et A2 présentes dans le lait et leur impact sur la santé humaine. J’espère ainsi pouvoir vous éclairer dans vos prises de décisions au sujet de votre consommation de produits laitiers, mais aussi pour votre santé de manière générale. Vous préférez le format podcast ? Retrouvez toutes les informations juste ici 👇
Lorsqu’on parle de soucis de digestion des produits laitiers ou d’intolérance à ces derniers, le premier point mis en avant est souvent le lactose. En effet, certaines personnes ont une déficience enzymatique qui les empêche de digérer le lactose correctement. C’est ce qu’on appelle l’intolérance au lactose.
Le lactose, c’est le sucre issu du lait, normalement digéré par l’organisme grâce à la lactase, une enzyme permettant de le dégrader.
Cependant, dans certains cas il peut y avoir des carences importantes en lactase. Cela implique des désordres digestifs suite à l’ingestion de lactose :
Cette enzyme est naturellement plus présente chez le nourrisson. Elle lui permet de digérer le lait maternel correctement. Puis, la production de lactase par l’organisme humain diminue au fur et à mesure qu’il prend de l’âge.
Le corps ne peut donc tolérer qu’une certaine quantité de lactose. Celle-ci diffère d’un individu à l’autre. Cependant, en cas d’excès, des symptômes comme ceux que je viens de citer pourront alors être ressentis.
Il est important de noter que les fromages à pâte dure sont beaucoup mieux tolérés, car le taux de lactose est nettement plus faible que dans les fromages frais, crèmes, lait, etc.
Mais il y a aussi un autre phénomène qui joue sur la capacité de digérer le lactose ou tout simplement les produits laitiers, et c’est ce qui va nous intéresser le plus aujourd’hui.
Comme je vous le disais précédemment, dans les années 1980 on a eu davantage recours à la sélection génétique pour obtenir un meilleur rendement. C’est ainsi que sont apparues de nouvelles races issues de plusieurs croisements génétiques telle que la fameuse Prim’Holstein.
Ce qui va nous intéresser ici, ce sont les effets de la génétique sur les caséines présentes dans les produits laitiers.
Les caséines sont les principales protéines présentes dans le lait. Il en existe 4 types :
Effectivement, les mutations génétiques des vaches laitières qui ont eu lieu au cours des derniers siècles vont permettre une présence dominante de la variante βA1 (bêta A1) dans le lait, au détriment de la caséine βA2 (bêta A2).
Ainsi, on retrouve la variante A1 en grande quantité dans le lait des races bovines croisées comme celles qui prédominent :
Tandis que la caséine A2 sera majoritaire dans le lait des vaches :
On retrouve également cette prédominance de caséine βA2 dans le lait :
La différence se fait au niveau de la 67e position d’acides aminés.
La caséine étant une protéine, elle est constituée d’un ensemble d’acides aminés. Si cela semble technique, il faut imaginer un collier de perles. C’est donc sur la 67e perle que se fait la différence. Ainsi, on retrouvera l’histidine dans le variant A1 tandis qu’on aura la proline dans le variant A2, et c’est ici que tout va se jouer.
En effet, la β caséine A1, contrairement à la variante A2, va permettre facilement la libération d’un peptide bioactif « opiacé », à savoir la bêta-casomorphine 7 (BCM-7), pendant la digestion, car l’histidine qui a une faible liaison avec la BCM-7 va faciliter sa libération dans l’intestin. Quant à la proline de la variante A2, elle a une forte liaison avec la BCM-7, toutes les « perles » sont bien scellées entre elles, ce qui rend difficile sa libération.
La BCM-7 est au cœur de plusieurs débats scientifiques depuis plus d’une décennie. En effet, il serait lié à des risques pour la santé humaine. Certains faits sont bien prouvés, d’autres sont controversés et les recherches sur le sujet se poursuivent actuellement.
Je vous ai déjà expliqué dans l’épisode sur le calcium qu’en 2017, des experts ont révélé plus de 170 activités des industries laitières visant à influencer les consommateurs via :
D’ailleurs en 2007, le PloS Medicine mettait déjà en avant le fait que le financement d’articles scientifiques par l’industrie liés à la nutrition peut biaiser les conclusions en faveur des produits des sponsors. Il souligne aussi des implications potentiellement importantes pour la santé publique.
Il est donc difficile d’obtenir des informations réellement objectives. Aussi, les résultats de certaines études sont remis en cause lorsque cela ne va pas dans le sens de ces grosses industries. En effet, les rapports scientifiques dans ce domaine peuvent affecter les éleveurs de bovins laitiers et l’industrie laitière, en conduisant à l’élimination de l’allèle A1 et en promouvant les produits laitiers provenant de vaches ayant une dominance dans le gène A2.
D’ailleurs, pour proposer un exposé des faits le plus juste et objectif possible, j’ai tenu à éliminer les études soutenant les bienfaits de la variante A2 lorsque les industriels qui vendent du lait A2 étaient impliqués dans l’étude d’une quelconque façon. Je peux quand même passer à côté, mais j’ai fait le plus attention possible. J’aimerais donc me concentrer sur ce qu’on sait de manière quasi certaine concernant les produits laitiers contenant la caséine βA1 et la BCM-7.
Les données actuelles ont permis d’observer un affaiblissement des fonctions intestinales, car on sait aujourd’hui que la BCM-7 stimule certains récepteurs dans l’intestin humain pouvant provoquer une irritation.
De plus, la consommation de « lait A1 » a été associée à :
Également, les symptômes d’inconfort chez les personnes intolérantes au lactose sont accrus lorsque le lait contient de la caséine βA1. Ainsi, chez certaines personnes, les symptômes intestinaux liés aux produits laitiers peuvent résulter de l’ingestion de la caséine βA1 plutôt que du lactose. En effet, le lait conventionnel, contenant de la caséine βA1, réduit l’activité de lactase, enzyme indispensable pour bien digérer le lactose.
En revanche, la consommation de « lait A2 » a été associée à des effets bénéfiques. Il est plus facile à digérer pour les personnes sensibles, y compris pour celles qui sont intolérantes au lactose. Aussi, il ne provoque pas d’inflammation intestinale, ce qui entraîne :
Petit fun fact pour les pro-lait de vache qui soutiennent encore que tout ceci n’est qu’un mythe : certaines industries laitières elles-mêmes, notamment au Canada, affirment que le lait « A2 » est associé à une digestibilité améliorée.
La santé intestinale et mentale jouent un rôle fondamental dans la santé générale. Ainsi, il est préférable d’éviter les problèmes digestifs ainsi que les inflammations à ce niveau. Je vous recommande donc de privilégier autant que possible les produits laitiers à base de lait contenant principalement de la caséine βA2, provenant des espèces que j’ai mentionnées précédemment (pour votre quotidien donc 80% du temps, et garder les autres 20% du temps).
Des études concluent qu’en activant les récepteurs (mu) μ-opioïdes, la β-CM -7 pourrait potentiellement affecter les systèmes :
Cela entraîne différents effets tels que des troubles de la respiration ou encore une réduction de la motilité du tractus gastro-intestinal (ce problème étant l’une des causes majeures dans les dysbioses comme le SIBO, par exemple).
C’est lorsqu’elle est absorbée par le tractus gastro-intestinal qu’elle poserait réellement problème. C’est notamment le cas chez les nouveau-nés et les jeunes enfants, dans la mesure où leur paroi intestinale est plus perméable que les adultes. C’est aussi le cas pour les personnes sujettes à une hyperperméabilité intestinale. C’est d’ailleurs un phénomène de plus en plus répandu au cours de ces dernières années.
Par ailleurs, le fait que certains peptides puissent échapper à leur digestion et dégradation complète (dans le cas d’hyperperméabilité), et finissent par passer dans le sang, est une anomalie confirmée dans les années 1980-1990 par les travaux du Professeur Karl Ludvig Reichelt.
Aujourd’hui, on sait que les perturbations de la barrière intestinale et un régime moderne à haute teneur en sucre pourraient favoriser l’entrée dans le sang des peptides opioïdes dérivés de la nourriture. Cela expliquerait l’absence de β-CM -7 dans le sang et les urines à la suite de la consommation de caséine chez les personnes adultes en bonne santé ayant une barrière intestinale optimale.
Certains chercheurs avaient également soulevé le fait que la BCM-7 pouvait favoriser la production de mucus et agir sur les voies respiratoires lorsqu’elle passait dans la circulation sanguine. Une étude de 2014 voulait vérifier cela. Ses résultats ont suggéré que dans l’épithélium respiratoire humain in vitro, la β-CM 7 provoque une augmentation considérable de l’expression et de la sécrétion de mucine. L’étude juge nécessaire d’approfondir ces résultats avec des études plus puissantes et des modèles in vivo pour une validation plus approfondie.
C’est sans doute ce qui explique pourquoi beaucoup de personnes ont constaté que leurs symptômes, dont l’asthme et les allergies respiratoires, s’étaient améliorés en éliminant les produits laitiers de leur alimentation.
Mais comme nous l’avons dit, finalement ce n’était pas les produits laitiers le souci, mais ceux venant de races hybrides. En effet, il est extrêmement difficile d’avoir une libération de la BCM-7 avec la caséine bA2. Donc ces personnes auraient probablement pu ressentir une amélioration en éliminant uniquement les produits laitiers contenant majoritairement la bêta caséine A1 et en la remplaçant par des produits laitiers contenant la béta caséine A2.
Vous savez désormais ce qui est quasi certain comme la meilleure digestibilité des produits à base de lait A2, et ce qui demande plus de recherches pour appuyer les résultats. Malgré le fait que cela fasse l’objet de recherches depuis plus de 20 ans, certains professionnels peuvent vous dire que ce ne sont que des théories. Ainsi, dites-vous bien que vous ne perdrez rien à essayer par vous-même. Limitez les produits laitiers à base de lait de vache conventionnel pendant plusieurs jours/semaines, et observez comment vous vous sentez sur les plans :
Vous pouvez aussi les remplacer par des produits à base de « lait A2 » et/ou des alternatives végétales. Choisissez-les avec peu d’additifs si possible.
Les produits laitiers venant de vaches jersiaises se trouvent facilement en magasin bio avec notamment la marque Gaborit. Cette dernière propose un choix large, ce qui peut constituer une bonne alternative.
Privilégier au maximum des produits contenant majoritairement la caséine A2, ne signifie pas diaboliser les autres. Mon but est de vous donner l’information pour que vous puissiez vous sentir mieux. En effet, sans ces informations, certaines personnes chercheront à éliminer tous les produits laitiers pour des raisons de santé. De plus, rien ne vous empêche de consommer de temps en temps des produits laitiers conventionnels pour vous faire plaisir. Si vous souhaitez consommer des produits laitiers, ça ne doit pas vous arrêter ! En effet :
J’espère que cet article vous aura éclairé sur la consommation des produits laitiers. Comme vous l’avez vu, la nuance est importante à faire entre les caséines bêta A1 et A2 du lait. Au final, ce qui compte ce n’est pas de savoir si toutes ces études ont raison ou non, mais que vous vous sentiez bien. Personne à part vous ne pourra le savoir. Ainsi, faites vos propres expériences et soyez à l’écoute de votre corps. Et si vous souhaitez savoir quelle quantité de produits laitiers consommer, je vous laisse avec cet article.
Sources :
Hello
moi c'est Marina !
Naturopathe décomplexée et Conseillère en nutrition spécialisée dans la connexion :
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MA VIE SAINE & MOI ® création & design it’s arty studio
Bonjour, j’ai adoré votre article et vous remercie pour le travail effectué. pOUVEZ VOUS ME DIRE sI VOUS ËTES SURE QUE LES FROMAGES DE CHeVRE ET BREBIS CONTIENNENT EXCLUSIVEMENT DE LA CASEINE A2A2?
Je ne tolère pas la caseine A1, ça me provoque des douleurs articulaire, je sui une amoureuse du fromage et je désespère de trouver un fromage non homogenisé caséine A2A2. En esperant une reponse de votre part, Laetitia
Bonjour Laetitia, merci beaucoup je suis ravie qu’il vous plaise ! Pour vous répondre, le lait de chèvre et brebis ne contiennent pas, ou très peu, de caséine Beta-A1. De toute façon, la caséine Beta A1 du lait de brebis et chèvre est totalement différente dans sa structure de la caséine Beta A1 bovine, donc normalement, vous ne devriez avoir aucun soucis si c’est bien cette caséine qui vous pose problème ☺️